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Réponse aux "artistes de gauche": quelle conception de la culture face à Hadopi?



Les débats autour de la loi « Création et Internet », loi dite Hadopi, renvoie à un débat plus large sur la conception que nous avons de la culture. En effet est-ce que « la culture ne veut pas dire gratuité », comme l'affirme les partisans de la loi impulsée par Christine Albanel ?

Ce n'est absolument pas ma conception. La culture n'est pas, et ne doit pas être une marchandise, soumise aux jeux du marché. La culture, dans toute sa diversité qui fait sa richesse, doit être à la portée de tous. Elle doit être échangée, libérée et non pas figée. Nous devons, et c'est je crois ici que nous retrouvons les valeurs de gauche (non pas dans celles qui sont prétendument défendues par des artistes soucieux avant tout de leurs droits d'auteur) permettre l'échange et la circulation de la culture. Nous devons abattre tous les obstacles qui empêchent la culture d'être visible aux yeux de tous. L'argent ne doit pas être une barrière, une discrimination à l'accès à la culture. Internet a la faculté de remplir ce rôle. Grâce à Internet, la culture peut être diffusée au plus grand nombre et nous devons nous en réjouir. C'est avant tout pour cette raison que je dis : Oui au téléchargement ! Oui à la diffusion de la culture, qui ne doit pas être réservée à ceux qui ont assez d'argent pour payer des disques ou des DVD hors de prix ! Non à une conception élitiste de la culture ! Internet ouvre les portes et fenêtres d'accès à la culture, félicitons-nous en, au lieu de mettre en place une répression inutile et inefficace !

La loi Hadopi n'empêchera pas le téléchargement. Elle sanctionnera au pire de manière arbitraire ceux qui auront le moins de « chance », par simple décision administrative, nouvelle atteinte sarkozyste à l'Etat de droit.  Hadopi n'a qu'un seul objectif : tenter de maintenir, par un système de perfusion, le système prédominant jusqu'alors: celui des maisons de disques et de l'industrie culturelle, système devenu complètement obsolète au XXI ème siècle. Ce système lobbyiste qui ne répond plus aux attentes des citoyens est complètement déconnecté de la réalité, guidé seulement par un esprit de survie. Ce système est mort. Il est de notre devoir de poser les fondations d'un nouveau système, en phase avec notre temps, en phase avec la révolution numérique, en phase avec notre conception de la culture ! « L'heure est à la réinvention et à l'émerveillement, et non pas à l'instauration d'un énième dispositif répressif. »   (Lettre ouverte aux spectateurs citoyens, notamment signée par Catherine Deneuve ou Christophe Honoré)

L'autre question centrale est la question du financement de la création artistique, devenue l'argument majeur pour la survie de ce système rétrograde. Ne soyons pas fataliste : Oui, un autre mode de financement est possible ! Oui, une taxation sur les profits du net est possible ! Oui, une redevance pour les consommateurs assidus qui en ont les moyens est possible ! Oui, une véritable et efficace politique de subventions de la part du gouvernement est possible ! Battons-nous pour un nouveau système où la culture ne sera plus considérée comme un bien ou comme une marchandise ! Battons-nous pour un système où la culture ne serait non plus encadrée par des industries mais bien libérée par des associations et par les citoyens. La culture ne doit pas être une « propriété privée » sinon elle perd tout ce qui en fait son essence. La culture n'est pas produite, ou en tous cas ne doit pas l'être, dans le but de faire du profit. La force de la culture, ce doit être le désintéressement, l'accès à tous ainsi que sa libre circulation ! Voilà pourquoi, être contre la Loi Hadopi, c'est bien être de gauche !



10/05/2009
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