Jeunes et pour Ségo!

Les banlieues: une crise sociale!

Les banlieues sont à la mode. J'ai regardé l'émission « Ce soir où jamais » de mercredi qui était consacré au sujet. Les problèmes relatifs aux banlieues ne sont pas neufs (émeutes en 1979, 1990, 2005). 17 réformes en 30 ans. Malheureusement, les résultats ne sont pas proportionnels aux moyens dépensés (ou à ce qu'on croit dépensé).


Un peu d'étymologie avant de commencer. Le mot « banlieue » a aujourd'hui une consonnance péjorative. On ne désigne pas Chamalières, Neuilly de banlieues. Le mot est tiré de « ban », terme féodal qui désignait au Moyen-Age le territoire sous la juridiction d'un seigneur. J'ai décidé lors de cet article de ne pas employer ce mot. Je vais donc parler de Quartiers défavorisés, de ZUS (Zones Urbaines Sensibles) etc.

Dans cet article, je vais dans un premier temps m'attaquer au bilan de Sarko en la matière. Nous essayerons de lui faire comprendre que les évènements de Clichy ou Villiers sont bien une crise sociale et non l'expression de la voyoutocratie. Je finirais par exposer mes propositions pour sortir de cette ghettoïsation...


I Le Bilan de Sarkozy ministre de l'Intérieur


Il est catastrophique. Les polices de proximité instituées par le gouvernement Jospin ont été remplacées par les hélicopters qui tournent les nuits. Les émeutes de 2005 ont été terribles. Après ses provocations (karcher, racailles...) Sarko n'a pas assumé. C'est Villepin qui a réussi, en décrétant l'état d'urgence, à enrayer les émeutes. De toute manière, Sarko n'a jamais reconnu ses fautes. Lorsque la délinquance augmente, ce n'est jamais de sa faute (pourtant il était premier flic de France) mais la faute des parents ou des juges. Il a donc tout fait pour incriminer des personnes qui ont du assumer les désastres de sa politique. Malheureusement, tout cela n'est pas fini, puisque Nicolas Ier continue à stigmatiser les jeunes de banlieues. Récemment encore, il a dit que si les jeunes de banlieues voulaient une deuxième chance, il faudrait qu'ils se lèvent le matin. Mais ils ne demandent que çà! Et faire croire aux français le contraire est de la pure démagogie!


II Oui, c'est une crise sociale


Un nouveau terme a éclot: la voyoutocratie. Même Amara s'est convertie au sarkozysme en refusant de prendre les évènements de Villiers-le-Bel comme une crise sociale. Pourtant ce n'est rien de moins que cela. Les quartiers défavorisés se sont malheureusement ethnicisées. La misère a trouvé son décor: de grandes villes nouvelles émergées dans les années 60 sans logique puisqu'aucune n'a été conçue pour être un lieu de socialisation et de contact (cf cités-dortoires). Depuis, ces quartiers sont devenues des zones de non-droit! La République et l'Etat d'une manière générale ont abandonné ces quartiers, essayant quelque fois de refaire surface. Mais là encore, tout n'est qu'effets d'annonce, et rien n'a été mené en profondeur! Ce qu'il faut bien comprendre c'est que les habitants de ces cités en ont marre de courir après le train! Certains sont français depuis leur naissance mais ils ne sont pas considérés comme tel! Ils ne se sentent pas français. En plus de l'Etat, c'est la Nation qui a abandonné ses fils! Lorsque l'Etat est là, c'est pour les controler. Non il n'y a pas que des délinquants dans les cités! Où ailleurs en France, controle-t-on des jeunes jusqu'à 3fois par jour? Dès lors, comment peuvent-ils respecter une République qui est pour eux absente? Ou qui, lorsqu'elle se manifeste, ne fait que les opprimer?


III Les possibles solutions


  1. Tout d'abord, comme l'a très bien dit Azouz Begag lors de l'émission. Il faut passer d'un système où l'on veut l'intégration, pour passer à un système où l'on veut l'égalité des chances. Cela ne passe pas forçément par un système d'affirmative action (un temps envisagés par Nicolas puis oublié certainement pour ne pas vexer l'électorat frontiste) mais par des moyens reposant essentiellement sur les infrastructures nécessaires au développement de ces quartiers.

  2. Concernant les « banlieues » parisiennes, un projet a été longtemps envisagé et est revu au goût du jour, c'est celui du Grand Paris. Je suis pour cela. Il faut que tous ces quartiers soient pleinement intégrés à la métropole la plus proche. Intégration veut dire partenariat, éducation, transports en commun etc.

  3. De plus, je suis un grand admirateur des systèmes d'échanges locaux (définition Wilkipédia: Un système d'échange local (ou « SEL ») est un système d'échange alternatif, construit à côté du système d'échange économique dominant. Les SEL prennent la forme de réseaux à but non lucratif, implantés localement, et qui permettent à leurs membres de procéder à des échanges de biens ou de services sans avoir recours à la monnaie traditionnelle. ). Il faut développer les associations, la culture, la solidarité. Ce sont des valeurs que nous devons apporter dans ces quartiers!

  4. Il faut aussi et surtout cesser de stigmatiser les gens de ces quartiers! Il faut changer l'image qu'on a d'eux. Le jeune à capuchon fumant du schit dans les cages d'escaliers est une image fausse qui a été véhiculée par les médias et c'est un drame!

  5. Enfin, je vais parler du collectif AC Le Feu qui durant la campagne a tenté de faire accepter par les candidats (Ségolène a été signataire) un pacte pour les banlieues. Vous pouvez le retrouver ici. J'ai retenu plusieurs propositions que je vous livre ici:

    • allocation d'autonomie pour les jeunes

    • égalité salariale hommes/femmes

    • création d'une grande banque nationale pour aider les jeunes créateurs d'entreprises

    • imposer des limites aux entreprises concernant les emplois précaires (aujourd'hui, 2 contrats sur 3 sont des emplois précaires, il faudrait que notre législation empêche de telles situations)

    • lutter contre les discriminations que subissent les ayant droit de la CMU (sanctionner les medecins qui refusent de soigner les gens qui ont la CMU)

    • concernant le logement, décloissonner les grands ensembles et instaurer de véritables villes avec attractions etc. (de nombreux travaux dans ce sens ont été menés à Vaux-en-Velin depuis 1990)



Voilà, le problème n'est pas impossible à régler. Et pour reprendre un slogan de 2007, nous savons qu'ensemble tout est possible. La réforme des quartiers ne se fera pas sans les quartiers. Et tout cela doit dépasser les effets d'annonce pour que nous puissions travailler dans le long terme!




24/01/2008
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